dimanche 29 mars 2009

Fuck america



Fuck America

De Edgar Hilsenrath (USA)


Le choix d'un livre porte sur plusieurs critères. L'auteur, le sujet, la couverture et dans une moindre mesure l'éditeur. Pour celui-ci, c'est son drole de titre qui m'a attiré. Avec un titre pareil, on se dit que l'auteur doit avoir des comptes à régler avec son pays d'adoption. Edgar Hilsenrath est un écrivain d'origine allemande, naturalisé américain. ce roman est en grande partie autobiographique. Il se déroule en 1952 à broadway. Jacob Bronsky, alias Edgar Hilsenrath tout juste débarqué aux Etats-Unis, ecrit son roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre. Son titre: Le branleur. Au milieu des clodos, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, en accumulant les jobs miteux et en fantasmant sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur.
Vous l'aurez compris, l'auteur ne fait pas dans la finesse. On est face à un roman burlesque. Et je dois dire que j'ai rarement autant rigolé devant les mésaventures de notre héros. Bien sûr, l'auteur ne parle pas de l'amérique comme d'une terre promise mais il nous montre l'envers du décor. Le livre est un témoignage sur un écrivain immigré. L'auteur nous démontre la stupidité de notre socièté avec des phrases courtes et percutantes.
Au final, c'est très drole, jubilatoire et ce roman est dans la lignée de Charles Bukowski et de John Fante.
Edgar Hilsenrath est un looser, un branleur. Mais un branleur de génie. Courrez acheter son livre, il vaut largement le détour.

mardi 17 mars 2009

Ecrits fantômes



Ecrits fantômes

De David Mitchell (Angleterre)



Ce livre est dans ma bibliothèque depuis un certains temps déjà. Je dirais deux ou trois ans. Je l'avais acheté sur les conseils d'un ami qui m'avait certifié que l'auteur écrivait comme Haruki Murakami. Devant son enthousiasme, je me le suis procuré. Il est resté sur une étagère de ma bibliothèque pendant tout ce temps. Parfois, je le prenais dans mes mains pour le contempler, mais incapable de me décider à le lire. Je ne sais pas pourquoi.
Et puis dernièrement, j'ai enchainé deux livres médiocre. (Que je ne préfère pas chroniquer) je me suis alors souvenu du conseil de mon pote: "tu verras, ce type écrit comme Murakami. Ce truc déchire!"
J'ai souri au fond de moi. Rivaliser avec ce formidable auteur qu'est Haruki Murakami me paraissait inconcevable. J'ai toutefois glissé mon marque page à l'intérieur du livre de Mitchell. J'allais ainsi commencer ce livre poussièreux qui trainait sur une étagère depuis trop longtemps.
Le livre est partagé en dix parties. Est-ce un recueil de nouvelles ou un roman? On peut se poser la question. Les dix histoires sont indépendantes mais s'entrelâssent. On parcours le globe; de la Russie au Japon; de la Mongolie au Etats-Unis.
Quel point commum entre un mélomane, un esprit qui visite les corps comme on change de chaussettes, un trafiquant d'art ou un scientifique poursuivie par les services secrets? Quel élément relie ces personnages?
Un indice: l'effet papillon. le moindre de nos gestes à des conséquences sur le reste du monde.
Ecrits fantômes est le premier roman de David Mitchell. Cet auteur est impressionnant. La construction du roman est complexe tout en étant d'une grande fluidité. Ce livre est un OVNI littèraire. Tout à la fois roman d'espionnage, noir, fantastique et romance. Un auteur remarquable et une lecture atypique. la tension monte au fil des pages. Chaque phrase est une illumination. On est scotché par les histoires et par la qualité d'écriture. Effectivement, ce type écrit comme Murakami. Et c'est prometteur, car David Mitchell est jeune. Il est né en 1970.
Il y a des livres dont ce n'est pas la peine de parler pendant des heures. Je vous recommande fortement sa lecture.
C'est aussi poétique que beau. Lisez-le!
David Mitchell est un auteur talentueux. Et son bouquin est formidable!

dimanche 15 mars 2009

Incarnations


Incarnations



De Xavier Bruce (France)





Un vieil artiste : Antonin Fabrio, cinéaste et sculpteur sulfureux. Cinq personnes, trois hommes, deux femmes, recrutées pour participer à une expérience extrême. Cinq prisonniers volontaires, enfermés dans un bâtiment. Très vite, les motivations réelles d'Antonin Fabrio apparaissent : réaliser une oeuvre art avec du vivant ; transformer ces cinq individus en « bioacteurs » pour les amener à incarner des personnes disparues. La métamorphose commence. Dans la douleur. Car Fabrio est prêt à tout pour parvenir à son but : torture mentale, manipulations, violences physiques... Dans ce lieu fermé, la terreur s'installe.
Voici le sujet du premier roman de Xavier Bruce. Un livre à l'ambiance glauque. Un peu comme "saw". L'histoire est originale mais le style est à tomber par terre. J'ai vraiment peiné pour le finir. Le livre me tombait constamment des mains. J'ai du m'arracher pour le terminer, laborieusement.
Désolé monsieur Bruce, mais votre bouquin est nul.

vendredi 13 mars 2009

Emporium



Emporium


De Adam Johnson (USA)



Adam Johnson est un jeune auteur américain. Avec Emporium, il nous propose un recueil de nouvelles qui se déroulent dans l'amérique de demain. Devant les critiques élogieuses de cet ouvrage, je me plonge dans la lecture avec jubilation.
Bilan?
les histoires sont inégales. 15 ans, tireur d'élite me parait la plus intéréssante. Elle raconte les tribulations d'un gamin de 15 ans dit "corbeau" employé par la police pour éliminer les "tarés" qui menacent la socièté. Une histoire sombre et passionnante. malheureusement, le reste est plus mitigé. On alterne les histoires moyenne et d'autres mauvaise. La qualité d'écriture est présente mais l'auteur pêche dans les scénarios. Ses histoires sont banales.
Un livre moyen. Aussi vite lu, aussi vite oublié! On passe!

vendredi 6 mars 2009

Les deux morts de John Speidel


Les deux morts de John Speidel

De Joe Haldeman (USA)


Ce livre est le premier roman de littérature générale d'un auteur spécialisé dans la SF.
On suit l'histoire de John Speidel dit"Spider" au Vietnam. Sa guerre ne va durer que quatre semaines pour lui. Un mois de galère. Il a laissé sa fiançée Beverly au pays. A la suite d'une embuscade dans laquelle il ne sera que le seul survivant, John est rapatrié aux Etats-Unis. Il en revient schizophrène, au bord de la folie. Commence alors pour lui un combat contre lui-même.
L'auteur est critique envers l'Amérique des années soixante. Sa plume est féroce. Etant lui-meme un ancien combattant, il sait de quoi il parle.
Un roman qui fait mouche. Un livre qui nous montre la detresse des anciens combattants que l'Amérique a injustement abandonnée.
Un très beau portrait. Un très bon bouquin qui sent la poudre.

dimanche 1 mars 2009

The wrestler

The wrestler
Un film de Darren Aronofsky (USA)
Mickey Rourke est un rebelle. Le beau gosse d'hollywood des années 80. Tout lui souriait. Seulement, Mickey est un associable. On lui repproche ses mauvaises fréquentations et son comportement.
Au début des années 90, il décide d'arrêter le cinema pour se consacrer à sa véritable passion: la boxe. Il enchaîne les combats et les blessures. Sur recommandation de son médecin, il arrête la boxe et soigne ses maux. Une gueule ravagée et le cinema qui ne veut plus de lui. Ruiné, seul, suivront 14 ans de galère.
Il tourne alors dans des séries B. Des navets qui lui permettent de survivre. Une fois au fond du trou, Mickey ne pouvait que remonter la pente. Il fait quelques apparitions dans des rôles secondaires que lui offrent des réalisateurs fidèles.
Puis arrive Sin city et le rôle de Marv, idéal pour la gueule cassée de Mickey. Darren Aronofsky le veut pour interpréter un catcheur paumé dans The Wrestler. Darren, (réputé dur avec ses acteurs) propose à Mickey de prendre du poids. Il lui demande également qu'il devra le respecter lui et toute son équipe pendant la durée du tournage. Mickey accepte, faisant confiance à son réalisateur. Et le résultat se voit sur l'écran. Mickey Rourke y est tout simplement formidable.
On suit la vie de Randy Robinson, ex-star du catch. 20 ans plus tard, il accumule les combats minables dans des salles obscures. Randy fait une crise cardiaque à la fin d'un combat. Sauvé de justesse, il apprend qu'un autre match lui serait certainement fatal.
On a vite fait le rapprochement entre la vie de l'acteur et celle de Randy qu'il interprète.
Randy décide alors de renouer une relation avec sa fille qu'il connaît à peine. Il tombe également sous le charme d'une streap-teaseuse aussi perdue que lui.
Souvent filmé caméra à l'épaule, le film ressemble par certains moment à un documentaire. Les combats de catch ne sont pas le pivot du film. A vrai dire, on s'en fout un peu. Non, ce qui est important, c'est la vie du catcheur en dehors du ring. Et je dois dire que rarement je n'ai été aussi ému par un film. Dans son rôle, Mickey Rourke est poignant. Il porte le film à bout de bras. C'est un grand acteur, le meilleur de sa génération, sans aucun doute. Et ce film marque sa résurection. Chapeau, mec!
Alors pour toute ces raisons, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Mordez dans ce film, vous ne le regretterez pas.
C'est magistral!