mercredi 29 avril 2009

Des choses fragiles



Des choses fragiles

De Neil Gaiman (Angleterre)

Neil Gaiman est un artiste complet. Auteur de romans, de récits pour la jeunesse, de nouvelles, de BD et scénariste pour le cinema. Des choses fragiles est un mélange de ce qu'est capable d'écrire l'auteur. Ce recueil est constitué de nouvelles courtes, d'autres plus longues, de poèmes et d'un court roman "Le monarque de la vallée", pour clore le livre. Idéal pour se familiariser avec cet auteur atypique. Certes les histoires sont inégales. Gaiman alterne le très bon, le bon, le moyen, mais avec lui, ce n'est jamais médiocre.

L'auteur mêle habilement des histoires fantastiques, merveilleuses, d'horreur et d'humour. Vous avez l'embarras du choix. Vous pouvez piocher à l'intérieur comme on picore une pistache. Je vous conseille "La présidence d'octobre", une excellente histoire de fantômes et "Une étude en vert" qui met en scène l'univers de Sherlock Holmes et les créatures de H.P Lovecraft. Une histoire astucieuse.

Bref il y en a pour tous les gouts. Je me suis à chaque fois laissé embarquer dans son monde. Je laisse le mot de la fin à Neil Gaiman:

" Les histoires, tels les gens, les papillons, les oeufs d'oiseaux, les coeurs humains et les rêves, sont des choses fragiles faites d'un matériau aussi peu solide ou durable que vingt-six lettres et une poignée de signes de ponctuation. Ou des paroles faites de sons et d'idées, abstraites, invisibles, disparues sitôt prononcées. Et pourtant, certaines, simples et minuscules, ont survécu à ceux qui les ont racontées."

jeudi 16 avril 2009

Autres électricités



Autres électricités

De Ander Monson (USA)


Alors que Liz n'est plus là, je le sais, et qu'il ne reste maintenant, un an après les faits, qu'une légère sensation de vide, je continue de penser qu'elle est là, quelque part, sous une forme ou une autre, accrochée à la poussière qui se fixe aux rideaux vert pâle du salon, sur les ondes radio qui se propagent dans les airs, ou peut-être mise au courrier avec la mauvaise adresse, qui finira par arriver à retrouver le chemin de chez moi. J'ignore si ce sentiment est sain. La ville paraît toujours habitée de sa présence. Le premier léger dégel de printemps a commencé et, sous la glace, on sent le ruisseau couler de façon un peu plus évidente. Parfois, lorsque je descends jusqu'à son lit, je vois un poisson nager, telle une main fantôme, à travers la surface verglacée.
On peut lire ceci en quatrième de couverture. On ne sait rien sur l'histoire. Ou si peu. On pense à quelque chose de triste, de mélancolique. Je me dirige tranquilement vers la caisse de la librairie en songeant à ce que je vais découvrir dans cet étrange livre. Une fois arrivé chez moi, je me pose sur mon canapé. Ma femme est au boulot, le chat dort paisiblement à mes côtés, indifférent à ce qui se passe dans son entourage. Je palpe délicatement la couverture du livre. Je sors un marque page que je glisse à l'intérieur de l'ouvrage. Je débute fébrile ma lecture. 170 pages après, je referme doucement le livre de Monson.
Autres électricités est un livre triste, beau et dénué de toutes niaiseries. la chronologie du roman (?) est complétement bordélique. Il ne s'agit pas d'un roman. Il ne s'agit pas d'un recueil de nouvelles. Mais quel est donc cette chose, cet objet étrange que je viens d'achever? Ce truc qui m'a transporté ailleurs! Car l'histoire ne mène nulle part. Absence d'intrigue, très peu de dialogue.
L'éditeur a réuni des textes de l'auteur qui ont été publié dans divers revues américaines. On y parle de deuil, de flirt, d'accident, d'un meurtre, de neige et d'électricité. Les textes ont comme point commun de se situer dans le Michigan. Quelques poèmes de toute beauté se sont glissés à l'intérieur. Ce sont des chroniques de vies, des morceaux d'existences.
Je ne sais pas si on peut se remettre d'un tel voyage. Un texte qui laissera des traces dans ma mémoire. Autres électricités n'est pas l'intrigue de l'année. Mais peu importe, l'essentiel ne se situe pas là. L'intérêt du livre repose sur l'émotion qu'arrive à transmettre l'auteur à ses lecteurs. On passe de la mélancolie aux rires, de la joie à la tristesse en quelques lignes.
Autres électricités n'est pas un roman ni un recueil de nouvelles. Je confirme. C'est juste un texte magnifique.

mardi 7 avril 2009

Duma Key



Duma Key

De Stephen King (USA)

Quand on commence la lecture d'un livre de Stephen King, on ne sait jamais ce que l'on va trouver à l'intérieur. Des pépites (dead zone, Simetierre, Shining), ou de la daube (Presque tous ses derniers romans). Mais je les lis tous. Je ne sais pas pourquoi. Cet auteur me rappelle mon adolescence, époque ou le King écrivait des livres passionnants que je dévorais. Ces dernières productions me laissaient sans voix. Je pensais même que le King était un écrivain mort, sans aucune inspiration.
Alors que dire de Duma key, son nouveau roman?
L'histoire débute sur la convalescence d'Edgar Freemantle, un entrepreneur d'une cinquantaine d'années victime d'un accident qui lui a coûté un bras, une hanche et des dégats psychiques. Lasse de ses crises de rage, sa femme demande le divorce. Pour tenter de s'en sortir, Edgar décide de s'installer pour un an sur l'île de Duma Key au large de la Floride. Il sympathise avec une étrange vieille dame et Wireman, un ancien avocat. Edgar renoue avec une de ses passion d'enfance: la peinture. Très vite, cette activité se révèle dévorante. Et ses tableaux semblent dotés d'un étrange pouvoir: celui de représenter l'avenir.
Le livre est par moment palpitant, parfois lent. L'auteur prend son temps pour présenter ses personnages et pour poser un climat oppressant. Car King est un raconteur d'histoire. Et quand il est en forme, personne ne rivalise avec son talent.
Au final Duma Key n'est pas un chef d'oeuvre. C'est tout simplement un exellent Stephen King. Un livre qui nous fait oublier ces dernières productions insipides. On retrouve un King inspiré, en grande forme.
Stephen King n'est pas mort! Il a encore de belles histoires a nous raconter. Ouf!!!