lundi 21 décembre 2009

calamars d'or

La fin de l'année approche à grande vitesse. Il est temps pour moi de décerner mes calamars d'or, catégorie 7 ème art.



Calamar d'or:

The wrestler

Un film poignant avec en prime un immense Mickey Rourke.

Calamar d'argent:

Max et les maximonstres

Un film fait pour les gamins mais réservé aux adultes. Aller y comprendre quelque chose. Un film énoooorme! Quel film, quelle claque, ouah!


Calamar de bronze:

Gran torino

Un film sur la tolérance et sur le racisme. Un grand film avec toujours un Clint Eastwood toujours aussi classe malgrè les années qui passent.


samedi 31 octobre 2009

Le festival de la couille



Le festival de la couille


De Chuck Palahniuk (USA)




Le grand-père paternel de Charles Michael Palahniuk a tué sa femme à coups de fusil avant de se suicider. Avant le divorce de ses parents, il grandit dans un mobile home. Il obtient un diplôme de journalisme à l'université de l'Oregon, mais il ne peut en vivre et devient mécanicien sur des moteurs de cars. Il fait du bénévolat pour des associations d'aide aux sans-abris, aux personnes âgées et aux malades en phase terminale, qu'il accompagne à des séances de thérapie de groupe. Son premier roman "Monstre invisible" est refusé, car jugé trop dérangeant. Il écrit son second roman "Fight Club". Palahniuk espère choquer encore plus les éditeurs avec un individu : non violent, incontrôlable, non fiché, désorganisant le système à son échelle par des actions ponctuelles. Le roman est pourtant publié, mais il connaît une faible audience. Son adaptation par David Fincher en 1999 relance un peu l'intérêt. Culte à partir de la sortie du DVD, Palahniuk démonte la société occidentale. Le film abat les codes hollywoodiens. En 1999, l'ancien petit ami de la nouvelle compagne de son père les tue tous les deux à sa sortie de prison. La même année, Monstres invisibles est publié dans une nouvelle version plus "soft". En 2000, il contribue à la condamnation à mort de l'assassin de son père. En 2003, il effectue sa tournée de promotion de Journal intime. Palahniuk lit la nouvelle très trash "Tripes". Les gens s'évanouissent pendant les lectures.
Labellisé "auteur choc", Palahniuk accéde au statut d'auteur culte.
Au vue de sa biographie, on voit immédiatement qu'on a à faire à un auteur hors normes. autant vous prévenir tout de duite, "Le festival de la couille est un sacré livre. Un OVNI littéraire comme il en existe trop peu. A travers ses histoires, palahniuk analyse la socièté américaine. ce n'est ni un roman ni un reccueil de nouvelles. Dans ce livre, Palahniuk nous raconte ses errances à travers son pays. Il nous parle aussi du métier d'écrivain et de ses difficultés. Il narre aussi ses aventures avec un esprit décalé, il nous présente des personnages décalés qui se retrouvent dans des situations cocasse.
Alors un conseil les amis: plongez-vous sans tarder dans ce bouquin. Vous ne le regretterez pas. C'est vraiment poilant, surtout quand l'auteur nous raconte son expérience avec les anabolisants qui ont failli réduire ses couilles à la taille d'un pois chiche.
On se prend de sympathie pour ce mec qui à mis le cap à l'Ouest. Un auteur déjanté, un fou furieux. "Le festival de la couille est un livre qui décape et l'écriture de l'auteur arrache. C'est le livre de l'année.
Si! Si!
Vous en doutez?
Et bien lisez le livre et on en reparle.

jeudi 29 octobre 2009

Brasyl



Brasyl

De Ian McDonald (Irlande)

Cet auteur m'avait agréablement surpris avec son précédent roman "Roi du matin, reine d'un jour" traduit sous nos lattitudes. Malgrè un titre ridicule, l'auteur décrivait l'Irlande avec talent et une construction de roman original. Trois histoires qui se déroulaient en Irlande mais à trois époques différentes.

Avec Brasyl, McDonald reproduit le même schéma. Cette fois, les histoires se déroulent au Brésil. La première en 2006. On suit Marcelina, une productrice de téléréalité qui est sur le point de devenir la cible d'une conspiration.

Dans la deuxième histoire, on se retrouve en 2032 à Sâo Paulo. Un petit truand tombe amoureux d'une scientifique qui sera assassinée...avant de réaparaître.

Puis en 1732 pour la dernière histoire ou on suit Luis Quinn, un jésuite qui remonte l'Amazone pour éliminer un prêtre renégat.

Quel rapport entre ces trois époques et ces personnages? Bien sûr, ces trois histoires ont un point commum.

Brasyl est un modéle de construction ingénieuse et intelligente. On pardonnera à l'auteur quelques longueurs car Brasyl demeure une véritable réussite. Un exellent roman de SF. Seul bémol, les (trop!) nombreux termes en Portugais qui nous ramènent sans cesse au glossaire en fin de livre. C'est assez pénible. Mais bon, on dira que ce n'est qu'un détail au vue de la qualité de l'ouvrage.

Bref, un livre dont je conseille fortement la lecture. On attend avec impatience pour 2010 chez Denoël, "River of gods". On retrevoura à nouveaux trois histoires à des époques différentes. Cette fois, l'auteur nous enmène en Inde.

On jubile d'avance!

mardi 13 octobre 2009

Le pingouin



Le pingouin

Andreï Kourkov (Russie)

J'ai pas de chance avec les femmes. J'en ai eu marre, j'ai pris un pingouin et je me suis tout de suite senti mieux.

Victor, écrivain, vit dans un appartement en compagnie de Micha, un pingouin dépréssif qu'il a adopté du zoo de Kiev en faillite. Victor écrit des notices nécrologiques de personnes toujours vivantes. Ce qui va lui causer quelques ennuis.

Andreï Kourkov a une plume acérée et bourrée d'humour. C'est poilant et ironique. Un livre qui nous raconte les péripéties d'un type presque ordinaire qui attire les problèmes sans véritablement les chercher.

Au final, on a droit a une critique de la socièté communiste. Une histoire attachante et un livre que je recommande aux dépréssifs.

lundi 12 octobre 2009

crocs



Crocs

Toby Barlow (USA)

Ce premier roman de Toby barlow est surprenant. Il se présente comme un long poème. Jugez plutôt en découvrant la première page.

Chantons l’homme assis
à la table du petit déjeuner,
sa main olivâtre décrit des cercles incessants
sur les petites annonces
« Cherche » « Cherche » « Cherche »
boulots modestes salaires minables
mais il faut bien commencer quelque part.
Ici.
Los Angeles East L.A.
à cinq cents mètres de l’endroit où on ramasse les mariachis
par les chaudes nuits d’été,
à trois kilomètres de La Serenda de Garibaldi
où les voitures noir panthère font halte
pour qu’à l’intérieur leurs belles blondes mangent
puis essuient le grain de beauté rouge sang
sur leurs lèvres paisibles
« Cherche » « Cherche » « Cherche »
il écarte le journal
tend le bras vers le téléphone
respire à fond, commence.
« non, désolé »

« poste déjà pourvu, bonne chance »
« vous avez de l’expérience ? »
« laissez un message »
« n’y pense même pas »
« z’avez l’air mexicain, holà, z’êtes mexicain ? »
« rappelez lundi »
« mmmm, j’en sais vraiment rien »
« non »
« non »
« non »
Alors son hameçon croche. Un mince filon est touché.

Un rayon d’espoir frappe soudain la terre desséchée :
« Oh mais oui, passez donc, quel est votre nom ? »
Attrapeur de chiens.

Voilà pour le style. Place à l'histoire.
A L.A, Silvo est un jeune chômeur. Après plusieurs tentatives infructueuses, il trouve un job: attrapeur de chien. Son prédécesseur à ce poste ayant mystérieusement disparu, il hérite du job. En parralèle, on suit trois gangs locaux qui se partagent les différents commerces illégaux de la ville. Mais dérrière ces gangs, se cache un secret. Ils descendent tous d'une lignée de créatures qui se transforme en chien-loup. Pour continuer à exister, chaque gang doit trouver de nouveaux membres en mordant des humains sains. Alors quand Silvo tombe amoureux de la maîtresse du gang le plus puissant de la ville, il se trouve embarqué dans un monde qui le dépasse.
Le livre se dévore, impossible de lâcher ce truc inclassable. L'action est de mise, riches en trouvailles. Une histoire cruelle, violente et cool à la fois.
Crocs est un monstre de littérature à classer en bonne place dans votre bibliothéque et à dévorer à pleines dents.

mardi 22 septembre 2009

la fonction du balai



La fonction du balai



De David Foster Wallace (USA)

Lenore a 24 ans. Fille de PDG, elle habite East Corinth, une petite ville de la banlieue de Cleveland. Lenore est standardiste dans une maison d'édition. Pour 4 dollars de l'heure elle répond au téléphone. Ce qui est une tâche aisée parait bien plus compliquée depuis qu'un étrange problème de connexion entre les lignes réachemine vers son standard les appels destinés à Cleveland remorquage, Bambi ou cachot de la discipline. Son arrière grand-mère qui porte le même prénom qu'elle a disparu de sa maison de retraite en compagnie de 24 autres pensionnaires. Cela n'est qu'un détail dans le lot de problèmes que rencontre cette pauvre Lenore. Subitement son volatile Vlad l'Empaleur se met à déblatérer des obscénités et des citations Bibliques. Une chaine de télévision chrétienne l'a choisi (pas Lénore, le volatile) comme co-animateur d'une émission.


Vous êtes perdu? Moi aussi!


Tout au long des 577 pages bien sérrées, on assiste à une série de mésaventures. Un roman comique écrit sous acide. Certains passages sont particulièrement croustillants. Le tout peut paraitre bordélique tant l'histoire part dans tous les sens. Le roman grouille d'idées: trop. On s'y perd. David Foster Wallace nous décrit un monde fou, habité par des cinglés.


Seulement j'ai eu du mal à tenir la longueur. La lassitude m'a gagné puis l'ennui. Quelques passages vraiment poilants ont réveillé mon attention. Au final, un roman original mais qui ne restera pas dans ma mémoire. La faute à un texte trop dense et surtout des dialogues interminables. Toutefois on sent que le David est doué pour nous faire marrer. Mais cela ne suffit pas à faire un bon roman.

samedi 25 juillet 2009

American darling



American darling

De Russel Banks (USA)

De temps en temps, (pour dire la vérité très rarement) je m'aventure dans un livre de littérature générale. Je possède American darling depuis presque deux ans dans ma bibliothèque. Je me l'étais procuré car l'auteur était venu dédicacer son livre près de chez moi. je connaissais l'auteur de réputation mais j'ai été surpris par le monde qui attendait impatiemment que l'auteur signe ses ouvrages. A mon tour, je me suis glissé dans la file d'attente et j'ai attendu...longtemps.

Voilà pour l'anecdote, maintenant place à l'histoire.

A cinquante-neuf ans, Hannah revient sur sa vie de jeune bourgeoise contrainte de prendre la fuite (cause engagement révolutionnaire) vers le Libéria au bébut des années soixante-dix. Là-bas, elle se mariera et fera des enfants. Quelques années plus tard, elle reprend le chemin vers son pays d'origine en catastrophe. Elle laisse ses trois enfants en pleine guerre civile.

Au moment ou commence le livre, Hannah revient sur ce passé qui la pousse à retourner en Afrique. J'ai beaucoup d'admiration pour un auteur masculin qui arrive avec aisance à se mettre dans la peau d'une femme. Je trouve celà remarquable. cependant, j'ai ramé pour entrer dans le roman. Mais passé quelques dizaines de pages, l'histoire m'a envouté. Le roman de Russel Banks tire sa force de son héroïne complexe. L'histoire est touchante, parfois bouleversante. beaucoup de thèmes sont abordés dans ce livre: l'identité, la famille, les racines et la couleur de peau. Alors malgrè tout de même quelques longueurs, laissez-vous tenter.

Un très bon roman qui sent la savane.

dimanche 14 juin 2009

Haruki Murakami













1Q84

De Haruki Murakami

Le Japon s'enflamme pour 1Q84 le nouveau Haruki Murakami. Alors que paraît en France son récit autobiographique Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, le nouveau livre de Haruki Murakami, 1Q84, a surpris cette semaine le monde de l’édition. Ce nouveau roman, le premier de l’auteur depuis Le passage de la nuit en 2004, connaît un succès fulgurant au Japon depuis sa parution le 29 mai. Ce texte tentaculaire de plus de 1000 pages, paru en deux tomes, devrait en effet se vendre à plus d’un million d’exemplaires d’ici la fin juin. Un chiffre qui fait trembler le milieu littéraire japonais, pour lequel un livre vendu à 100 000 exemplaires est considéré comme un best seller.
Un secret total fut gardé par l’auteur et son éditeur avant la sortie du livre. Une stratégie qui enflamma les milliers de fans de l’auteur. On sait juste du livre qu’il est un récit « complexe et surréaliste », qui prend pour personnages un homme et une femme se cherchant mutuellement. Bref, on en sait pas plus.
Avant même sa sortie, l’éditeur dut quintupler le nombre d’exemplaires mis en place : 300 000 exemplaires du tome 1 et 280 000 pour le tome 2. Près de 200 000 exemplaires furent vendus en pré-commande, et beaucoup de librairies furent en rupture de stock dès le jour de parution. Des chiffres qui doivent laisser rêveurs beaucoup d’éditeurs français.
Malgré une attente évidente des lecteurs occidentaux, l’ampleur de 1Q84 les obligera à attendre « un ou deux ans » selon l’éditeur japonais avant d’en lire une traduction anglaise. A quand chez nous ?
En france, les bouquins qui s'arrachent sont souvent synonyme de médiocrité. C'est la même chose pour les films. Chez nous, les trucs qui cartonnent sont superficiels, sans aucunes profondeurs. Les asiatiques ont tout compris. Ils plébiscitent un auteur remarquable, un écrivain à l'écriture lumineuse, profonde. C'est assez rare pour le signaler. Les Japonnais sont des érudits. Culturellement, ils se placent loin au-dessus des autres, très loin. Moi je dis respect.

lundi 4 mai 2009

L'ombre en fuite


L'ombre en fuite

De Richard Powers (USA)


On peut réaliser une feuille de diverses façons. La plus simple consiste à partir d'une figure élémentaire. Il s'agit plus exactement de cordioïdes, d'épicycloïdes à trois arches et de folium. De limacons de Pascal. La géométrie dans le plan produit ce genre de courbes depuis près de deux siècles....

Voici un exemple des descriptions qui vous attendent sur des dizaines de pages dans ce livre. Le livre est divisé en deux parties. Ou plutôt en deux histoires indépendantes qui forment au final un tout.

Dans la première partie on suit Adie qui rejoint une équipe de scientifique qui travaille sur un programme virtuel, la "Caverne". Un univers virtuel dans lequel elle pourra remodeler et recomposer des oeuvres d'artistes.

Dans la deuxième partie, on suit Martin. Il est enlevé par des islamistes à Beyrouth et enfermé dans une cellule pendant plusieurs années. Martin tentera de se raccrocher à ses souvenirs pour essayer de garder la raison.

A travers ces deux histoires qui à première vue n'ont rien en commum, Powers imagine un roman ardu à lire. Autant la partie sur la "Caverne" m'a laissé de marbre, indifférent, à cause de trop nombreuses descriptions. A moins d'être informaticien ou mathématicien, ces passages vous ennuirons. En revanche, l'histoire à Beyrouth de Martin m'a transporté. Les chapitres concernant sa captivité sont passionnants. On souffre avec lui, on espère aussi. Ces passages captivants sont de la grande littérature. Ensuite, les deux histoires se rejoignent. L'équipe d'Adie crée un monde virtuel, alors que Martin s'invente des histoires pour survivre.

Au final, il me reste un sentiment mitigé. Un roman loin d'être inintéressant à lire mais balèze à comprendre. Les nombreuses descriptions ralentissent le rythme. Un livre reservé à un public averti. Je me suis attaqué à plus fort que moi. Je l'avoue, je n'ai pas tout compris.
A vous de voir.

dimanche 3 mai 2009

Le fond des forêts




Le fond des forêts

Un chef-d'oeuvre de David Mitchell (GB)

Je ne sais pas vous, mais moi, quand je regarde la "bouille" de ce gars, j'ai le sentiment qu'il a quelque chose d'intéressant à me raconter. Je vous avez déjà parlé de cet auteur très doué. (Voir critique de "Ecrits fantômes") Je poursuis la lecture et l'étude de son œuvre avec son dernier livre traduit en France: "Le fond des forêts".
Jason Taylor, un garçon de 13 ans, atteint de bégaiement, est le héros rêveur de ce récit initiatique qui se déroule en 1982 sur une période de 12 mois. Jason essaie de réussir son entrée dans l'adolescence et ce n'est pas facile pour lui. A l'école et chez lui, Jason affronte l'incompréhension et le mépris. Pour fuir la réalité, il même sa propre existence dans un monde peuplé de visions étranges et d'animaux sauvages. Dans ses visions, Jason est un grand poète et mène une vie secrète.
Le fond des forêts est un livre sur l'adolescence. Inventif et bourré d'humour, David Mitchell joue avec les genres. A la fois chronique familiale, roman d'apprentissage à la frontière du fantastique. Alternance entre fantastique et réel. C'est ce mélange qui est formidable.
Après avoir achevé un bouquin pareil, (J'ai envie de dire œuvre d'art) je peux mourir en paix. Véritable coup de poing littéraire, "Le fond des forêts" est le livre qu'il faut lire de toute urgence. Et David Mitchell entre à grands coups de pompes dans le cercle des grands auteurs contemporains. Seul bémol, le choix de la traduction du titre. Il faut qu'on m'explique! J'ai beau réfléchir, me triturer les neurones, je ne vois vraiment pas le rapport avec la choucroute. Mais il s'agit d'un détail n'ayant guère d'importance.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré. C'est un roman superbe qui plaira aux lecteurs exigeants tout en restant facile à lire. C'est ça la grande force de cet auteur. Il y a plusieurs degrés de lecture. Un auteur intelligent par son propos et d'une grande finesse d'esprit. Si vous ne devez lire qu'un seul livre cette année, c'est celui-là. Un roman poétique, personnel, (L'auteur ayant souffert lui-même de bégaiement dans sa jeunesse) et d'une grande puissance émotionnelle. Ce livre aurait pu s'appeler: un lecteur aux pays des merveilles. David Mitchell peut se la raconter, il peut rouler des mécaniques, il peut se le permettre. Car son écriture est remarquable de justesse.
Alors, lisez-le sans attendre. Puis demandez à vos amis de l'acheter. Je suis désolé mais un tel livre ne se prête pas. Un jour vous me remercierez.

mercredi 29 avril 2009

Des choses fragiles



Des choses fragiles

De Neil Gaiman (Angleterre)

Neil Gaiman est un artiste complet. Auteur de romans, de récits pour la jeunesse, de nouvelles, de BD et scénariste pour le cinema. Des choses fragiles est un mélange de ce qu'est capable d'écrire l'auteur. Ce recueil est constitué de nouvelles courtes, d'autres plus longues, de poèmes et d'un court roman "Le monarque de la vallée", pour clore le livre. Idéal pour se familiariser avec cet auteur atypique. Certes les histoires sont inégales. Gaiman alterne le très bon, le bon, le moyen, mais avec lui, ce n'est jamais médiocre.

L'auteur mêle habilement des histoires fantastiques, merveilleuses, d'horreur et d'humour. Vous avez l'embarras du choix. Vous pouvez piocher à l'intérieur comme on picore une pistache. Je vous conseille "La présidence d'octobre", une excellente histoire de fantômes et "Une étude en vert" qui met en scène l'univers de Sherlock Holmes et les créatures de H.P Lovecraft. Une histoire astucieuse.

Bref il y en a pour tous les gouts. Je me suis à chaque fois laissé embarquer dans son monde. Je laisse le mot de la fin à Neil Gaiman:

" Les histoires, tels les gens, les papillons, les oeufs d'oiseaux, les coeurs humains et les rêves, sont des choses fragiles faites d'un matériau aussi peu solide ou durable que vingt-six lettres et une poignée de signes de ponctuation. Ou des paroles faites de sons et d'idées, abstraites, invisibles, disparues sitôt prononcées. Et pourtant, certaines, simples et minuscules, ont survécu à ceux qui les ont racontées."

jeudi 16 avril 2009

Autres électricités



Autres électricités

De Ander Monson (USA)


Alors que Liz n'est plus là, je le sais, et qu'il ne reste maintenant, un an après les faits, qu'une légère sensation de vide, je continue de penser qu'elle est là, quelque part, sous une forme ou une autre, accrochée à la poussière qui se fixe aux rideaux vert pâle du salon, sur les ondes radio qui se propagent dans les airs, ou peut-être mise au courrier avec la mauvaise adresse, qui finira par arriver à retrouver le chemin de chez moi. J'ignore si ce sentiment est sain. La ville paraît toujours habitée de sa présence. Le premier léger dégel de printemps a commencé et, sous la glace, on sent le ruisseau couler de façon un peu plus évidente. Parfois, lorsque je descends jusqu'à son lit, je vois un poisson nager, telle une main fantôme, à travers la surface verglacée.
On peut lire ceci en quatrième de couverture. On ne sait rien sur l'histoire. Ou si peu. On pense à quelque chose de triste, de mélancolique. Je me dirige tranquilement vers la caisse de la librairie en songeant à ce que je vais découvrir dans cet étrange livre. Une fois arrivé chez moi, je me pose sur mon canapé. Ma femme est au boulot, le chat dort paisiblement à mes côtés, indifférent à ce qui se passe dans son entourage. Je palpe délicatement la couverture du livre. Je sors un marque page que je glisse à l'intérieur de l'ouvrage. Je débute fébrile ma lecture. 170 pages après, je referme doucement le livre de Monson.
Autres électricités est un livre triste, beau et dénué de toutes niaiseries. la chronologie du roman (?) est complétement bordélique. Il ne s'agit pas d'un roman. Il ne s'agit pas d'un recueil de nouvelles. Mais quel est donc cette chose, cet objet étrange que je viens d'achever? Ce truc qui m'a transporté ailleurs! Car l'histoire ne mène nulle part. Absence d'intrigue, très peu de dialogue.
L'éditeur a réuni des textes de l'auteur qui ont été publié dans divers revues américaines. On y parle de deuil, de flirt, d'accident, d'un meurtre, de neige et d'électricité. Les textes ont comme point commun de se situer dans le Michigan. Quelques poèmes de toute beauté se sont glissés à l'intérieur. Ce sont des chroniques de vies, des morceaux d'existences.
Je ne sais pas si on peut se remettre d'un tel voyage. Un texte qui laissera des traces dans ma mémoire. Autres électricités n'est pas l'intrigue de l'année. Mais peu importe, l'essentiel ne se situe pas là. L'intérêt du livre repose sur l'émotion qu'arrive à transmettre l'auteur à ses lecteurs. On passe de la mélancolie aux rires, de la joie à la tristesse en quelques lignes.
Autres électricités n'est pas un roman ni un recueil de nouvelles. Je confirme. C'est juste un texte magnifique.

mardi 7 avril 2009

Duma Key



Duma Key

De Stephen King (USA)

Quand on commence la lecture d'un livre de Stephen King, on ne sait jamais ce que l'on va trouver à l'intérieur. Des pépites (dead zone, Simetierre, Shining), ou de la daube (Presque tous ses derniers romans). Mais je les lis tous. Je ne sais pas pourquoi. Cet auteur me rappelle mon adolescence, époque ou le King écrivait des livres passionnants que je dévorais. Ces dernières productions me laissaient sans voix. Je pensais même que le King était un écrivain mort, sans aucune inspiration.
Alors que dire de Duma key, son nouveau roman?
L'histoire débute sur la convalescence d'Edgar Freemantle, un entrepreneur d'une cinquantaine d'années victime d'un accident qui lui a coûté un bras, une hanche et des dégats psychiques. Lasse de ses crises de rage, sa femme demande le divorce. Pour tenter de s'en sortir, Edgar décide de s'installer pour un an sur l'île de Duma Key au large de la Floride. Il sympathise avec une étrange vieille dame et Wireman, un ancien avocat. Edgar renoue avec une de ses passion d'enfance: la peinture. Très vite, cette activité se révèle dévorante. Et ses tableaux semblent dotés d'un étrange pouvoir: celui de représenter l'avenir.
Le livre est par moment palpitant, parfois lent. L'auteur prend son temps pour présenter ses personnages et pour poser un climat oppressant. Car King est un raconteur d'histoire. Et quand il est en forme, personne ne rivalise avec son talent.
Au final Duma Key n'est pas un chef d'oeuvre. C'est tout simplement un exellent Stephen King. Un livre qui nous fait oublier ces dernières productions insipides. On retrouve un King inspiré, en grande forme.
Stephen King n'est pas mort! Il a encore de belles histoires a nous raconter. Ouf!!!

dimanche 29 mars 2009

Fuck america



Fuck America

De Edgar Hilsenrath (USA)


Le choix d'un livre porte sur plusieurs critères. L'auteur, le sujet, la couverture et dans une moindre mesure l'éditeur. Pour celui-ci, c'est son drole de titre qui m'a attiré. Avec un titre pareil, on se dit que l'auteur doit avoir des comptes à régler avec son pays d'adoption. Edgar Hilsenrath est un écrivain d'origine allemande, naturalisé américain. ce roman est en grande partie autobiographique. Il se déroule en 1952 à broadway. Jacob Bronsky, alias Edgar Hilsenrath tout juste débarqué aux Etats-Unis, ecrit son roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre. Son titre: Le branleur. Au milieu des clodos, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, en accumulant les jobs miteux et en fantasmant sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur.
Vous l'aurez compris, l'auteur ne fait pas dans la finesse. On est face à un roman burlesque. Et je dois dire que j'ai rarement autant rigolé devant les mésaventures de notre héros. Bien sûr, l'auteur ne parle pas de l'amérique comme d'une terre promise mais il nous montre l'envers du décor. Le livre est un témoignage sur un écrivain immigré. L'auteur nous démontre la stupidité de notre socièté avec des phrases courtes et percutantes.
Au final, c'est très drole, jubilatoire et ce roman est dans la lignée de Charles Bukowski et de John Fante.
Edgar Hilsenrath est un looser, un branleur. Mais un branleur de génie. Courrez acheter son livre, il vaut largement le détour.

mardi 17 mars 2009

Ecrits fantômes



Ecrits fantômes

De David Mitchell (Angleterre)



Ce livre est dans ma bibliothèque depuis un certains temps déjà. Je dirais deux ou trois ans. Je l'avais acheté sur les conseils d'un ami qui m'avait certifié que l'auteur écrivait comme Haruki Murakami. Devant son enthousiasme, je me le suis procuré. Il est resté sur une étagère de ma bibliothèque pendant tout ce temps. Parfois, je le prenais dans mes mains pour le contempler, mais incapable de me décider à le lire. Je ne sais pas pourquoi.
Et puis dernièrement, j'ai enchainé deux livres médiocre. (Que je ne préfère pas chroniquer) je me suis alors souvenu du conseil de mon pote: "tu verras, ce type écrit comme Murakami. Ce truc déchire!"
J'ai souri au fond de moi. Rivaliser avec ce formidable auteur qu'est Haruki Murakami me paraissait inconcevable. J'ai toutefois glissé mon marque page à l'intérieur du livre de Mitchell. J'allais ainsi commencer ce livre poussièreux qui trainait sur une étagère depuis trop longtemps.
Le livre est partagé en dix parties. Est-ce un recueil de nouvelles ou un roman? On peut se poser la question. Les dix histoires sont indépendantes mais s'entrelâssent. On parcours le globe; de la Russie au Japon; de la Mongolie au Etats-Unis.
Quel point commum entre un mélomane, un esprit qui visite les corps comme on change de chaussettes, un trafiquant d'art ou un scientifique poursuivie par les services secrets? Quel élément relie ces personnages?
Un indice: l'effet papillon. le moindre de nos gestes à des conséquences sur le reste du monde.
Ecrits fantômes est le premier roman de David Mitchell. Cet auteur est impressionnant. La construction du roman est complexe tout en étant d'une grande fluidité. Ce livre est un OVNI littèraire. Tout à la fois roman d'espionnage, noir, fantastique et romance. Un auteur remarquable et une lecture atypique. la tension monte au fil des pages. Chaque phrase est une illumination. On est scotché par les histoires et par la qualité d'écriture. Effectivement, ce type écrit comme Murakami. Et c'est prometteur, car David Mitchell est jeune. Il est né en 1970.
Il y a des livres dont ce n'est pas la peine de parler pendant des heures. Je vous recommande fortement sa lecture.
C'est aussi poétique que beau. Lisez-le!
David Mitchell est un auteur talentueux. Et son bouquin est formidable!

dimanche 15 mars 2009

Incarnations


Incarnations



De Xavier Bruce (France)





Un vieil artiste : Antonin Fabrio, cinéaste et sculpteur sulfureux. Cinq personnes, trois hommes, deux femmes, recrutées pour participer à une expérience extrême. Cinq prisonniers volontaires, enfermés dans un bâtiment. Très vite, les motivations réelles d'Antonin Fabrio apparaissent : réaliser une oeuvre art avec du vivant ; transformer ces cinq individus en « bioacteurs » pour les amener à incarner des personnes disparues. La métamorphose commence. Dans la douleur. Car Fabrio est prêt à tout pour parvenir à son but : torture mentale, manipulations, violences physiques... Dans ce lieu fermé, la terreur s'installe.
Voici le sujet du premier roman de Xavier Bruce. Un livre à l'ambiance glauque. Un peu comme "saw". L'histoire est originale mais le style est à tomber par terre. J'ai vraiment peiné pour le finir. Le livre me tombait constamment des mains. J'ai du m'arracher pour le terminer, laborieusement.
Désolé monsieur Bruce, mais votre bouquin est nul.

vendredi 13 mars 2009

Emporium



Emporium


De Adam Johnson (USA)



Adam Johnson est un jeune auteur américain. Avec Emporium, il nous propose un recueil de nouvelles qui se déroulent dans l'amérique de demain. Devant les critiques élogieuses de cet ouvrage, je me plonge dans la lecture avec jubilation.
Bilan?
les histoires sont inégales. 15 ans, tireur d'élite me parait la plus intéréssante. Elle raconte les tribulations d'un gamin de 15 ans dit "corbeau" employé par la police pour éliminer les "tarés" qui menacent la socièté. Une histoire sombre et passionnante. malheureusement, le reste est plus mitigé. On alterne les histoires moyenne et d'autres mauvaise. La qualité d'écriture est présente mais l'auteur pêche dans les scénarios. Ses histoires sont banales.
Un livre moyen. Aussi vite lu, aussi vite oublié! On passe!

vendredi 6 mars 2009

Les deux morts de John Speidel


Les deux morts de John Speidel

De Joe Haldeman (USA)


Ce livre est le premier roman de littérature générale d'un auteur spécialisé dans la SF.
On suit l'histoire de John Speidel dit"Spider" au Vietnam. Sa guerre ne va durer que quatre semaines pour lui. Un mois de galère. Il a laissé sa fiançée Beverly au pays. A la suite d'une embuscade dans laquelle il ne sera que le seul survivant, John est rapatrié aux Etats-Unis. Il en revient schizophrène, au bord de la folie. Commence alors pour lui un combat contre lui-même.
L'auteur est critique envers l'Amérique des années soixante. Sa plume est féroce. Etant lui-meme un ancien combattant, il sait de quoi il parle.
Un roman qui fait mouche. Un livre qui nous montre la detresse des anciens combattants que l'Amérique a injustement abandonnée.
Un très beau portrait. Un très bon bouquin qui sent la poudre.

dimanche 1 mars 2009

The wrestler

The wrestler
Un film de Darren Aronofsky (USA)
Mickey Rourke est un rebelle. Le beau gosse d'hollywood des années 80. Tout lui souriait. Seulement, Mickey est un associable. On lui repproche ses mauvaises fréquentations et son comportement.
Au début des années 90, il décide d'arrêter le cinema pour se consacrer à sa véritable passion: la boxe. Il enchaîne les combats et les blessures. Sur recommandation de son médecin, il arrête la boxe et soigne ses maux. Une gueule ravagée et le cinema qui ne veut plus de lui. Ruiné, seul, suivront 14 ans de galère.
Il tourne alors dans des séries B. Des navets qui lui permettent de survivre. Une fois au fond du trou, Mickey ne pouvait que remonter la pente. Il fait quelques apparitions dans des rôles secondaires que lui offrent des réalisateurs fidèles.
Puis arrive Sin city et le rôle de Marv, idéal pour la gueule cassée de Mickey. Darren Aronofsky le veut pour interpréter un catcheur paumé dans The Wrestler. Darren, (réputé dur avec ses acteurs) propose à Mickey de prendre du poids. Il lui demande également qu'il devra le respecter lui et toute son équipe pendant la durée du tournage. Mickey accepte, faisant confiance à son réalisateur. Et le résultat se voit sur l'écran. Mickey Rourke y est tout simplement formidable.
On suit la vie de Randy Robinson, ex-star du catch. 20 ans plus tard, il accumule les combats minables dans des salles obscures. Randy fait une crise cardiaque à la fin d'un combat. Sauvé de justesse, il apprend qu'un autre match lui serait certainement fatal.
On a vite fait le rapprochement entre la vie de l'acteur et celle de Randy qu'il interprète.
Randy décide alors de renouer une relation avec sa fille qu'il connaît à peine. Il tombe également sous le charme d'une streap-teaseuse aussi perdue que lui.
Souvent filmé caméra à l'épaule, le film ressemble par certains moment à un documentaire. Les combats de catch ne sont pas le pivot du film. A vrai dire, on s'en fout un peu. Non, ce qui est important, c'est la vie du catcheur en dehors du ring. Et je dois dire que rarement je n'ai été aussi ému par un film. Dans son rôle, Mickey Rourke est poignant. Il porte le film à bout de bras. C'est un grand acteur, le meilleur de sa génération, sans aucun doute. Et ce film marque sa résurection. Chapeau, mec!
Alors pour toute ces raisons, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Mordez dans ce film, vous ne le regretterez pas.
C'est magistral!

vendredi 6 février 2009

La dame N°13



La dame N°13

De José Carlos Somoza (Espagne)

En lisant La dame N°13 de Somoza, je dois avouer que j'ai pris une grosse claque dans la tronche.
Alors, ami lecteur, un conseil, cesse ta lecture en cours et dirige toi vers ta librairie favorite. Si tu travaille, simule un malaise et met toi en arrêt maladie. Si ton libraire ne posséde pas des livres de Somoza, prend le en otage et menace de brûler les livres de Werber, de Levy et de Musso. Ordonne lui de commander une palette de livres de Somoza. Fait de la place sur les étagères en jetant à la poubelle les Harry Potter et autres bouses immondes qui polluent les librairies. Ensuite, installe soigneusement les livres de Somoza en les mettant en valeur dans les rayons. Tu peux en mettre partout. Au rayon SF, policier et classique. Car les livres de Somoza représentent tous les genres. Ton libraire devra vendre au moins un exemplaire de La dame N°13 à chaque client qui franchira le seuil de son magasin.
Si ton libraire refuse de ceder à tes désirs, ferme la librairie et fait lui lire La dame N°13. Une fois qu'il aura achevé la lecture de ce chef d'oeuvre, tu n'auras plus besoin d'employer la force pour le convaincre. Il commandera même deux palettes de La dame N°13. Il verra son chiffre d'affaire augmenter de façon considérable.
Car lire Somoza, c'est être assuré d'être transporté dans un univers étrange et passionnant.
Est-tu prêt à recevoir une grande claque?
Non!
Et bien tu as tort, car parfois ça fait un bien fou.